mardi 15 septembre 2015

« L’Aviateur est le premier rempart de la France »



Guillaume MULLER
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661, Salon Air, France

L’été 1939, comme l’été 1914, est caractérisé par de fortes tensions en Europe, notamment à cause de la question du corridor de Dantzig. Malgré l’illusion de Munich l’année précédente, personne n’est vraiment dupe quant à la menace de guerre qui plane à nouveau sur le Vieux Continent.
Avant d’en arriver à la mobilisation générale, le recrutement devient primordial, en particulier pour l’armée de l’air qui a besoin de personnels spécialisés, qu’ils soient navigants ou mécaniciens. Acteur majeur de la presse spécialisée sur les questions aéronautiques, la revue Les Ailes soutient l’armée de l’air dans son effort de recherche de vocations. Il s’agit de trouver les arguments capables de convaincre et de persuader la jeunesse française à embrasser la carrière d’aviateur.
 

vendredi 11 septembre 2015

Du temps de guerre à l’occupation : des bombes aux tracts



Guillaume MULLER
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661, Salon Air, France


Entre janvier 1923 et l’été 1925, la France et la Belgique occupent la Ruhr. Il s’agit de contrôler ce poumon industriel de l’Allemagne pour compenser son défaut de paiement concernant les réparations de guerre établies lors du traité de Versailles. Parallèlement au déploiement des troupes d’occupation, l’aviation française mène de nombreuses missions d’ordre psychologique, caractérisées essentiellement par des largages de tracts. L'objectif est de contenir et de dissuader l’élan de résistance passive suscité par cette occupation. L’article ci-dessous nous éclaire sur le procédé technique mis au point par un aviateur français pour faciliter ce type de mission bien particulier.

mercredi 9 septembre 2015

Indépendance ou coordination : quel rôle pour l’aviation ?



Guillaume MULLER
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661, Salon Air, France

L’article retranscrit ci-dessous est particulièrement intéressant pour éclairer les débats qui façonnent l’aviation militaire française dans les années 1920 et 1930. Contrairement à la Royal Air Force qui a obtenu son indépendance dès 1918, l’armée de l’air française doit attendre 1933 et 1934 pour arracher la sienne. Les raisons de cette indépendance tardive sont nombreuses : politiques, économiques et financières, culturelles… Mais ce sont les raisons doctrinales qui nous intéressent plus particulièrement ici.
Quel type de mission doit remplir cette aviation militaire en plein essor ? La question intéresse alors l’ensemble des pays dotés d’une force aérienne. Deux grands penseurs italiens ont cristallisé les deux principales positions du débat. Giulio Douhet prône une dimension stratégique, dans laquelle l’aviation agit en toute indépendance. Amedeo Mecozzi défend quand à lui une approche plus tactique, où l’aviation agit dans la plus grande coopération avec les forces terrestres.
En France, les partisans de la création d’une troisième armée sont très logiquement favorables aux idées de Douhet, qui portent en elles ce sésame vers l’indépendance. Nombre de pilotes relaient ce point de vue. Le témoignage ci-dessous en est un bon exemple. Ce pilote resté anonyme a participé à la guerre du Rif où l’aviation a, par nécessité, agi essentiellement au profit des troupes au sol. Ce qui ne fut pas propice à l’action aérienne selon lui. Il souligne par ailleurs la question centrale du matériel et de son adaptation aux théâtres et aux missions.
Cette opposition quant au rôle de l’aviation est profondément ancrée dans l’histoire de l’aviation militaire française. Elle est loin d’avoir été tranchée avec la création de l’armée de l’air. Le débat resurgit notamment avec fracas après la débâcle de 1940, puis lors de la guerre d’Indochine. 



vendredi 4 septembre 2015

Une croisière pour célébrer la création de l’armée de l’air : la Croisière noire (1933-1934)


Guillaume MULLER
Centre de Recherche de l'Armée de l'air (CReA), École de l'Air, 13 661, Salon Air, France

L’armée de l’air française obtient tardivement et difficilement son indépendance. Le premier acte de celle-ci est le décret du 1er avril 1933, signé par le président Albert Lebrun[1]. Cette décision stratégique pour la défense nationale française sera traduite en actes avec la loi du 2 juillet 1934[2]. Bien avant cette loi du 2 juillet, l’armée de l’air entend célébrer son indépendance et démontrer ses capacités opérationnelles avec la mise au point d’une importante croisière africaine. Le choix des colonies africaines n’est pas le fruit du hasard. Continuellement engagée outre-mer depuis le lendemain de la Grande Guerre, l’aviation militaire française doit beaucoup à ces théâtres d’opérations extérieurs (Maroc et Levant en particulier). Cette croisière africaine, plus connue sous le nom de « Croisière noire »[3], débute le 8 novembre 1933 à Istres et s’achève le 15 janvier 1934 au Bourget, après plus de 25 000 km parcourus par 28 Potez 25 type T.O.E. commandés par le général Vuillemin.

 
Avions de l'escadre Vuillemin à Istres
Les Ailes, n°648, 16 novembre 1933

The quest of vertical flight: the development of helicopter



Thierry M. FAURE

Centre de Recherche de l’Armée de l’air (CReA), École de l’Air, 13 661, Salon Air, France

The idea of vertical flight
The dream of flight, first developed by the observation of nature, was inspired from birds and insects. However, the whirling fall and glide of seeds from trees like the sycamore, allowing a wide dissemination of the specie, is an alternative way of flight. That is probably the origin of conception of the Chinese top (reported by Ge Hong circa 400 BC), which is a small toy consisting in two blades attached to a stick, which rotation between the hands of an operator, generates lift and its vertical flight [1]. The idea of using blade rotation, to fly a machine carrying a man, was developed by Leonardo da Vinci at the end of the XVth Century. His thinking was to adapt the Archimedes’ screw, which is a device for raising water from the ground level, to the vertical translation of a machine in the air (Figure 1). If no light and high-strength material existed at that time and no engine was available to provide enough power to fly that machine, its design was wrong in its mechanical concept. Contrary to the seeds falling from a tree, or the Chinese top, the shaft-driven rotor generates a torque which is transmitted to the nacelle making it swirl and leads to a loss of control. Thus, the lack of a proper counter-reacting torque system is the main drawback of that design. In addition, the rotor shape is far from an optimum use in the air.


Figure 1 : Aerial screw